La formation professionnelle est devenue un enjeu majeur pour les entreprises soucieuses de développer les compétences de leurs collaborateurs. Mais saviez-vous que certaines formations peuvent s'accompagner d'une clause de dédit-formation dans le contrat de travail ? Au Cabinet Advis, cabinet d'avocats basé à Rennes et dédié au droit social, nous observons une utilisation croissante de ce dispositif. Mais cette clause est-elle réellement un engagement gagnant-gagnant entre l'employeur et le salarié, ou cache-t-elle des pièges juridiques ?
Concrètement, la clause de dédit-formation permet à l'employeur de conditionner le financement d'une formation à un engagement de durée de la part du salarié. Si ce dernier quitte l'entreprise avant l'échéance prévue, il devra rembourser tout ou partie des frais de formation.
L'objectif pour l'employeur est de sécuriser son investissement et de s'assurer que les compétences acquises par le salarié bénéficieront bien à l'entreprise. La clause précise généralement la durée de l'engagement (souvent de 1 à 3 ans) et les modalités de remboursement en cas de départ anticipé (montant dégressif en fonction du temps passé dans l'entreprise après la formation).
À Rennes et en Bretagne, les entreprises du secteur numérique ont fréquemment recours aux clauses de dédit-formation pour fidéliser leurs salariés formés. Selon une étude de Centre Inffo, 45% des entreprises incluent des clauses de dédit-formation pour les formations certifiantes.
Les clauses de dédit-formation concernent le plus souvent des formations longues et onéreuses, comme un MBA ou un master spécialisé. Pour l'employeur, le coût peut facilement atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros, en intégrant les frais pédagogiques mais aussi le maintien de la rémunération pendant la formation.
Dans ce contexte, on comprend la volonté des entreprises de s'engager dans la montée en compétences de leurs salariés, tout en cherchant à en tirer un bénéfice sur le long terme. C'est tout l'enjeu de la clause de dédit-formation : créer un engagement réciproque où l'employeur finance une formation qualifiante et où le salarié apporte ensuite son expertise à l'entreprise.
Par exemple, la clause peut prévoir qu'en cas de démission dans les 3 mois suivant la formation, le salarié devra rembourser 100% des frais, puis 50% entre 3 et 6 mois, 25% entre 6 et 12 mois. Ainsi, pour une formation de 20 000€, un salarié qui démissionne 5 mois après devra rembourser 10 000€.
Bon à savoir : La clause de dédit-formation est encadrée par la jurisprudence qui exige qu'elle soit proportionnée à la durée et au coût de la formation. La Cour de cassation a jugé valide une clause prévoyant un remboursement dégressif sur 3 ans pour une formation de 12 mois (Cass. soc., 23 oct. 2019, n° 18-16.134).
Si la logique de contrepartie peut sembler légitime, la clause de dédit-formation comporte aussi des risques pour le salarié :
À noter : Le remboursement n'est dû que si le salarié est à l'initiative du départ. S'il est licencié, même pour faute, il n'aura rien à rembourser (Cass. soc., 11 mai 2005, n° 03-42.361).
Chez Advis Avocats, nous recommandons aux salariés de bien analyser leur clause avant de s'engager, et de ne pas hésiter à négocier avec leur employeur sur plusieurs points :
Vérifier la proportionnalité de la clause : la durée d'engagement et le montant du remboursement doivent être cohérents avec la durée et le prix de la formation. Une clause déséquilibrée peut être considérée comme abusive.
Négocier la durée et le périmètre d'application : proposer une durée plus courte ou exclure certains cas de départ (licenciement, mutation au sein du groupe). Plus la clause sera ciblée, moins elle sera contraignante.
Enfin, en cas de proposition de départ pendant la période d'engagement, faire jouer la concurrence peut être judicieux. Si le nouvel employeur est prêt à prendre en charge le remboursement, cela peut débloquer la situation.
Voici les points clés à retenir sur la clause de dédit-formation :
En conclusion, la clause de dédit-formation peut être un bon outil de co-investissement dans la formation, à condition de trouver le juste équilibre entre les intérêts de l'entreprise et du salarié. Chez Advis Avocats, nous aidons nos clients à sécuriser leur situation en apportant notre expertise juridique sur ces sujets complexes. Grâce à notre expérience en droit social et notre connaissance du tissu économique rennais, nous vous accompagnons pour prendre les meilleures décisions et défendre vos intérêts. N'hésitez pas à nous contacter pour bénéficier d'un conseil personnalisé !